Saipol opposé au double-comptage des crédits carbone sur OleoZE : Trois questions à Emélie Halle

Qu’appelle-t-on le “double comptage” ?

C’est le fait de valoriser deux fois le carbone stocké et ou évité via différents canaux. Les crédits carbone sont utilisés pour comptabiliser les tonnes de carbone stockées à l’échelle d’une exploitation agricole. Ils peuvent être achetés par des entreprises souhaitant compenser leurs émissions. Il est possible aussi de valoriser le stockage de carbone et la réduction d'émission via des filières comme c’est le cas avec OleoZE.

Or, le cumul des différentes valorisation n’est pas interdit. En effet, à la création du label bas-carbone, il a été estimé que la valorisation économique des crédits carbone ne permettait pas de couvrir les frais d’une transition, et a donc rendu possible une valorisation multiple.

Pourquoi n’êtes-vous pas favorable au double-comptage sur OleoZE ?

Saipol se réclame d’une démarche éthique pour OleoZE. Chez Saipol, considérons que comptabiliser et valoriser deux fois le même carbone stocké ne résoudra pas les problèmes d’émissions de gaz à effet de serre. Notre position c’est “même si c’est autorisé, ne le faites pas”. Avec cette contrainte que nous nous imposons, nous voulons aller au-delà de la stricte application des textes en incarnant une approche vertueuse et inspirante pour toute la filière. Il s’agit aussi d’avoir un coup d’avance sur la réglementation qui se profile.

Vaut-il mieux vendre ses crédits carbone ou du colza bas GES ?

Un agriculteur engagé dans des pratiques améliorantes et qui n’a pas déjà vendu ses crédits carbone à tout intérêt à se rapprocher de nous. La tonne de carbone sur OleoZE est en effet aujourd’hui valorisée entre 5 et 8 fois plus que la tonne de carbone “crédit-carbone”. Si la surface en colza certifiée couvre entre un cinquième et un tiers de l’exploitation, il est plus intéressant de choisir cette voie. En cas de doute, il suffit de nous contacter par téléphone, mail ou chat.

Marché des crédits carbone : vers davantage de transparence ?

Si des initiatives se développent pour tenter de recenser l’ensemble des démarches bas-GES, il n’existe actuellement aucune autorité de contrôle du marché des crédits carbone. Un manque de transparence préjudiciable à la crédibilité du secteur, selon Saipol, qui aimerait fédérer autour d'une même approche du stockage de carbone et de la comptabilité qui doit y être associée. Pour le triturateur le positionnement est clair "nous ne souhaitons pas comptabiliser et valoriser plus que le carbone réellement stocké à l'échelle de l'exploitation." 

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