Halte aux idées reçues, labourer n’empêche pas d’accéder au bonus GES!

C’est un fait majoritairement admis par la communauté scientifique : labourer entraîne le déstockage d’une partie du carbone piégé dans les sols agricoles. Cependant, la pratique est source de bénéfices agronomiques également reconnus. Retourner ponctuellement ses parcelles participe notamment à la réduction du stock de graines d’adventices, limite le salissement, diminue la pression ravageurs… et contribue à l’amélioration des rendements, donc à l’augmentation du volume de biomasse restitué au sol et à sa transformation, à nouveau, en carbone.

Bénéficier du bonus GES même en labourant

« C’est une des raisons pour lesquelles, chez OleoZE, nous n’avons jamais exclu les exploitations où on pratique le labour, surtout lorsqu’elles mettent en place d’autres leviers vertueux tels que l’implantation de couverts ou l’apport de matière organique », justifie Thibaut Dumans, responsable de la solution OleoZE chez Saipol. « Nous savons aussi que le non-labour peut conduire à des situations compliquées en termes de désherbage. Il est parfois nécessaire de retourner au labour, et lorsque c’est le cas, notre modèle permet quand même de bénéficier du bonus GES. Personne n’est tenu d’être parfait sur tout ! Chacun est libre de doser ses pratiques pour répondre aux enjeux du stockage du carbone tout en assurant la pérennité de son mode de production. »

Des pratiques à considérer en détail et dans leur globalité

L’incidence d’un moindre travail du sol a par ailleurs été revue à la baisse : ce critère n’est aujourd’hui pris en compte qu’à hauteur de 12 % maximum dans le mécanisme de calcul du bonus GES d’OleoZE. En effet, selon les dernières données du Giec, abandonner la charrue n’aurait finalement pas autant d’effet qu’attendu sur l’augmentation des stocks de carbone dans les sols. « Le travail du sol n’est de toute façon qu’un critère parmi d’autres, insiste Thibaut Dumans. Connaître précisément le montant d’un bonus n’est possible qu’au cas par cas via la déclaration de pratiques, et le labour n’est en aucun cas disqualifiant. »

Le saviez-vous ?
Le colza a été l’une des cultures pionnières en matière de réduction de travail du sol. Plusieurs enquêtes Agreste-Cetiom (ex Terres Inovia) mettent ainsi en lumière qu’entre 1994 en 2011, le pourcentage des surfaces de colza non labourées avant le semis avait été multiplié par deux. A l’heure actuelle, près de la moitié de la sole française en colza n’est pas travaillée à la charrue avant implantation.

A lire aussi : Stockage du carbone dans les sols : quelles sont les cultures à fort potentiel

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