Un bonus GES récompense vos efforts pour réduire votre empreinte carbone
Stocker du CO2 dans les sols agricoles, c’est possible, éviter des émissions de gaz à effet de serre (GES) aussi. C’est même maintenant récompensé. Saipol, leader européen sur le marché du biodiesel, octroie un bonus GES aux producteurs de colza et tournesol les plus durables en la matière. Comment est-il calculé ? Quels sont les leviers de réduction de l’empreinte carbone retenus ?
40 €/t, c’est la valeur maximale du bonus GES (gaz à effet de serre) observée en 2020 pour les meilleures pratiques agricoles auditées. Ce bonus GES, attribué par Saipol, varie selon un compromis entre stockage de carbone et émissions de gaz à effet de serre d’une production agricole. Pour déterminer le montant du bonus GES, le calculateur OleoZE, à partir des données renseignées par l’agriculteur, additionne les quantités de gaz à effet de serre dégagées, de manière directe et indirecte, au niveau des différents postes de l’itinéraire cultural. Par exemple, l’émission de protoxyde d’azote, au moment de l’apport d’engrais azotés, est prise en compte, de même que la consommation de carburant. Leur sont ensuite soustraits les volumes de carbone stockés dans les sols grâce à certaines pratiques telles qu’un travail du sol réduit, l’implantation de couverts végétaux ou l’utilisation d’amendements organiques.
Le résultat permet d’obtenir le bilan net d’émissions de gaz à effet de serre d’une culture de colza ou de tournesol et fixe le montant du bonus GES. Limpide. Alors, concrètement, quelles sont les pratiques permettant de réduire son empreinte carbone et de bénéficier de cet avantage ?
1. La réduction du travail du sol
Trois niveaux d’intensité de travail du sol sont pris en compte : labour, non-labour sur l’ensemble de la rotation, semis direct. Plus on tend vers un travail superficiel, voire un semis direct, plus on favorise le stockage de carbone.
2. L’apport de matière organique
Sous différentes formes : effluents d’élevage ou couverts d’intercultures incorporés, l’important est qu’il doit s’agir dans tous les cas d’un apport extérieur. Bon à savoir : plus un couvert est détruit tard, plus il restitue de biomasse, et donc de carbone, au sol.
3. La diversité de la rotation
Là aussi plusieurs niveaux : de la monoculture jusqu’à la mise en place des engrais verts, des intercultures et des CIPAN - les plus complexes étant à privilégier. Les espèces cultivées jouent aussi leur rôle à différents degrés : colzas et maïs restituent beaucoup de carbone, contrairement aux cultures légumières ou industrielles comme les betteraves.
4. Les engrais azotés
Les engrais minéraux azotés volatils sont à éviter. Préférer l’ammonitrate à l’urée ou la solution azotée. Optimiser l’apport d’azote pour qu’il soit utilisé au mieux par la culture permet par la même occasion de limiter la volatilisation.
5. L’énergie consommée
Électricité, carburant, de petits postes qui ont leur importance. L’évolution vers un travail du sol plus superficiel permet de réduire son empreinte carbone, aussi parce qu’il sera moins gourmand en carburant.
Avis d'expert Francis Flénet, responsable du département agronomie, économie et environnement – Terres Inovia
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