[Témoignage] Fabrice Martiré, agriculteur : "30 € la tonne pour moins de carbone !"
Sa conversion aux techniques agricoles de conservation lui a permis d'obtenir un bonus de 30 €/t sur une vente de 90 t de colza. Fabrice Martiré retient de cette première vente sur OleoZE la simplicité de la démarche et la plus-value substantielle obtenue.
Les détails de l'opération
Variété : colza récolte 2020
Quantité : 90 tonnes en deux lots
Calendrier : vente en octobre 2020, enlèvement au premier trimestre 2021
Prix de base : 412,70 €/t
Bonus GES : 35 €/t sur le lot 1 (60 t) et 30 €/t sur le lot 2 (30 t)
Rémunération supplémentaire grâce à OleoZE : 3 000 €
Le vendeur : Fabrice Martiré, installé en 2001 dans l'Yonne (89).
SAU : 535 ha (1 salarié) - cultures conventionnelles en ACS (couverture permanente et semis direct).
Assolement : blé (200 ha), colza (80 à 100 ha), tournesol (80 ha), orge et autres protéagineux (pois, féverole).
Capacité de stockage à la ferme : 4 500 t au total sur trois sites, capacité d'allottement : 500 t à plat et 4 000 t réparties en 11 cellules.
Trois questions à Fabrice Martiré :
Quelle est la particularité des lots que vous avez commercialisés via la solution OleoZE ?
- F. Martiré : Ils ont été cultivés dans des conditions favorables pour atteindre la fourchette haute du bonus. Il est donc intéressant de considérer leur itinéraire, pour voir tout le potentiel de plus-value, mais aussi pour considérer que les niveaux intermédiaires de bonus sont déjà intéressants et accessibles. OleoZE a pris en compte les critères suivants. J'ai converti tout mon système en agriculture de conservation des sols (ACS) il y a trois ans. Les couverts permanents et le faible travail du sol favorisent le stockage de carbone. J'ai utilisé des semences de ferme. Avec un précédent de féveroles, je n'ai pas eu à épandre d'engrais organique. Les repousses du précédent ont agi en faveur du colza : répulsif contre certains ravageurs et synergie racinaire qui a accru la vigueur des plants. La dose d'insecticide a donc été très réduite et l'usage d'herbicide antidicotylédones rendu inutile par la couverture du sol. Côté amendement, le premier lot a reçu un azote solide (ammonitrate), ce qui lui a valu un bonus supérieur de 5 €/t comparé au second lot, qui a reçu de l'azote liquide.
Quelles étapes avez-vous suivies pour contractualiser cette opération. Est-ce compliqué ?
- F Martiré : J'ai commencé avec la création de mes comptes, puisque je commercialise via deux structures distinctes. Il faut juste être vigilant pour associer chaque opération à la bonne structure. Mis à part ce point, la plateforme est très intuitive. C'est simple et rapide. Il faut d'abord consulter le prix de base proposé et renseigner les quantités puis décrire les pratiques agricoles. Pour valider le bonus, il faut satisfaire aux exigences d'un audit. Mais les documents à transmettre n'ont rien d'original. Plans d'épandage et de traitement, dossier Pac… C'est une question d'organisation. Nous sommes habitués à enregistrer tout ce qui se passe dans nos champs.
Comment analysez-vous la valeur ajoutée obtenue par ce canal de commercialisation ?
- F Martiré : Près de 3 000 euros sur 90 tonnes. C'est au-delà du symbolique. Surtout, cela vient confirmer la pertinence d'une démarche globale. Ce bonus matérialise les avantages de deux choix stratégiques :
- les techniques simplifiées de l'ACS, qui génèrent déjà une plus-value écologique et économique (baisse des charges opérationnelles et rendement constant).
- mais aussi le stockage, indispensable pour accéder aux nouveaux débouchés, parmi lesquels le colza à faible émissions de GES.
NB. : OleoZE est disponible auprès des partenaires et sur www.oleoze.fr